Expositions d’art des femmes

Depuis le début j'ai été co-initiateur, lors de la phase de planification, de la mise en place du groupe de projet sur une période de 4 ans activement impliqué dans la réalisation du catalogue et de l'exposition en 1977 à l'orangerie Schloss Charlottenburg. La première exposition d'art internationale féministe en Allemagne Berlin, a été développée en tant que collectif.L’indignation des professeurs face au mépris de l’art féminin a été la motivation pour Antonia Wernery et moi, toutes deux étudiantes à la maîtrise en peinture, à soutenir un projet artistique féminin. Nous avons rencontré la peintre Sarah Schumann, également membre du groupe de femmes Bread and Roses. Ce qu'ils avaient en commun était une évaluation critique de la position des femmes dans l'art et de la nécessité qui en résulte de faire campagne pour le changement. En 1973, l'idée de cette exposition est née et un concept d'exposition a été développé. La peintre Ursula Bierther, qui venait également de terminer ses études de peinture au HdK, nous a rejoints.

Pour la réalisation, nous nous sommes tournés vers la New Society for Fine Arts. Lorsque le projet a été présenté à l'Assemblée générale (1974), il a été rejeté. En mobilisant des camarades de campagne, le projet "Femmes Artistes 1877-1977" a été accepté dans une seconde tentative et le groupe de travail "Femmes et Art" a pu être mis en place. D'autres femmes ont rejoint le groupe: les savantes allemandes Karen Peterson, Inge Schumacher, la bibliothécaire Petra Zöfelt et l'historienne de l'art Ulrike Stelzel. Ensemble nous avons travaillé de manière thématique distribuée sur la recherche et la réalisation de l'exposition et du catalogue associé jusqu'au vernissage en mars 1977. En raison de l'abondance du matériel, les objets exposés se sont répartis sur plusieurs lieux d'exposition: l'orangerie, le château de Charlottenburg, les salles du NGBK et à la bibliothèque d'art de Berlin-Charlottenburg. L'argent des fonds de loterie a été utilisé pour couvrir les frais de transport, d'assurance et de production de catalogues. Le travail des femmes du groupe de projet sur la recherche, l'organisation, la maintenance du catalogue et les contributions au catalogue ainsi que la mise en place de l'exposition n'a pas été rémunéré.

C'était une époque de nouveaux départs, du mouvement féministe et ce projet n'aurait pas été possible sans l'aide de militantes engagées, e. B. Helke Sander, Renate Gerhard, Gesine Strempel et bien d'autres qui ont soutenu notre projet avec des informations. Le fait que nous ayons pu exposer des œuvres de Frida Kahlo pour la première fois en Allemagne est grâce à Verena Stefan. Lors d'un voyage au Mexique, elle a visité le studio de Frida Kahlo et nous a apporté du matériel d'information. Nous avons ainsi pu établir des contacts et emprunter la femme anticipatrice / autoportrait qui est au cœur de son travail. Il y a eu également un échange international de recherches féministes sur l'histoire, l'art des femmes et aussi avec des femmes artistes sur leurs actions et publications actuelles, principalement des pays occidentaux d'Europe et des États-Unis.

Je voudrais me référer à la publication du Dr. MONIKA KAISER - NOUVELLES OCCUPATIONS DES KUNST-RAUMES- Publié dans le musée de l'édition -transcript. Dans ce travail théorique de l'art, l'exposition est décrite en détail et sa réception dans les médias et divers publics et le contexte du mouvement artistique féministe est établi.

Avec Gisela Breitling, j'ai été connecté à un échange intensif, qui a conduit à une collaboration à long terme dans laquelle nous avons réalisé l'exposition -Das Verborgene Museum- et en 1987/88 à l'Akademie der Künste Berlin, qui a été réalisée dans le cadre du 750e anniversaire à Berlin. Par la suite, l'association "Das Verborgene Museum" a été fondée.

Préparatifs du projet d'exposition pour le 750e anniversaire à Berlin

Gisela et moi étions d'avis qu'en plus des nombreux projets pour le 750e anniversaire à Berlin, il devrait également y avoir un projet artistique féminin. Nous avons voulu nous orienter sur le travail individuel des femmes artistes afin de découvrir sa diversité et de la rendre publique. En mettant l'accent sur les formats classiques: peinture, graphisme et sculpture. Le projet devrait travailler sur la situation des artistes et aussi avoir un lien avec Berlin.

Le musée caché, un projet politique.

Pour Gisela et moi, le manque de femmes dans l'art était un problème politique. Nous avons décidé de rechercher dans les collections publiques de Berlin des œuvres de femmes. Puisque nous avons supposé que les œuvres acquises des femmes, le cas échéant, étaient dans les archives. Les œuvres existent non découvertes et éparpillées dans le noir - le titre provisoire a été créé: LE MUSÉE CACHÉ.Nous avons posé les questions suivantes: selon les critères selon lesquels les œuvres des femmes ont été collectées, quelle est leur part dans la production artistique - hier et aujourd'hui - et comment les musées rendent-ils justice à cette part.

Avec le concept de recherche dans les musées de Berlin et une exposition de ces œuvres, nous nous sommes tournés vers la New Society for Fine Art ( NGBK ), dans le cadre de laquelle le projet devait être réalisé.Par rapport au projet - Femmes Artists International -, nous avions l’avantage d’être le deuxième projet féminist et après son grand succès public, le sujet ne pouvait plus être rejeté comme «insignifiant». Néanmoins, le fait qu'une analyse et une exposition aient été initiées par deux artistes a suscité du scepticisme. Semblable à - Künstlerinnen International - notre compétence a été remise en question. Le véritable artiste doit être apolitique. Comme si l'ingéniosité se mêlait à un monde étranger. L'histoire de l'art prouve le contraire, les processus innovants dans l'art ont également eu un effet sociétal. Le fait que la politique gâte l'art est un éloge empoisonné, elle divise et manipule.

De nombreuses initiatives sont dues à l'ingéniosité de «dilletanten», qui avait une vision non déguisée de la question et qui avait une attitude terre-à-terre pour faire face à la réalité. Mais le temps avait changé et nous avons rencontré des collègues compétentes et engagées, le Dr Ingrid Wagner Kantuser et Renate Flagmeier du NGBK, ensemble, nous avons formé le groupe de travail en 1985. D'autres historiens de l'art nous ont rejoints, qui ont commencé à faire le point sur les collections. Le groupe de travail était composé de: Gisela Breitling - Renate Flagmeier - Susanne Gerber - Margaret Holz - Evelyn Kuwertz - Elke Messer - Julia von Randow - Ingrid Wagner-Kantuser.

Gisela et Renate Flagmeier écrivent dans l'avant-propos du catalogue LE MUSÉE CACHÉ 1987: «Les deux années de recherche ont été précédées d'une lutte acharnée pour financer le projet, qui a été - pas par hasard - initié par les deux peintres Gisela Breitling et Evelyn Kuwertz . En tant qu'artistes du spectacle, elles ont en particulier un intérêt particulier à rendre visible une tradition artistique féminine et elles sont particulièrement touchées par le manque de modèles féminins."

Fondation de l'association - Das Verborgene Museum -

En raison des ressources financières limitées disponibles et du manque de temps, seul un inventaire fragmentaire était possible. Au moins 600 noms et dates de vie d'artistes féminines pourraient être déterminés.Les faits étaient là et l'exposition avec catalogue a été réalisée dans l'Akademie der Künste- am Hanseatenweg. L'abondance de matériel et les lacunes sont devenues évidentes.Il a démontré des siècles de négligence, ce que nous avons compris comme un appel à une recherche fondamentale plus approfondie qui devrait être poursuivie sous une forme institutionnelle. Notre amie avocate, Alexandra Goy, nous a conseillé de fonder une association à cet effet.

Des collègues intéressées et engagées, Gisela Breitling, Cecilia Boisié, Alexandra Goy, Birgit Kleber, Evelyn Kuwertz, Tina Thürmer-Rohr ont été les femmes fondatrices.Par expérience, nous connaissons la fragilité de tels projets qui n'opèrent qu'en dehors des domaines institutionnels en raison d'un engagement personnel. C'est pourquoi je me réjouis qu'avec les adieux des initiateurs: je suis à la fin des années 90, après presque 30 ans d'engagement féministe, pour me concentrer uniquement sur mon art; Gisela, il y a quelques années pour des raisons de santé et pour un an à jamais - cette initiative n'a pas échoué mais a été poursuivie avec succès par Elisabeth Moortgart et Marion Becker et The Hidden Museum a sa place dans les institutions culturelles de Berlin.

Néanmoins, le musée caché n'est efficace que de manière sélective. Il appartient aux musées de mener des recherches approfondies et spécifiques, d'élaborer des aperçus des œuvres et des curriculum vitae des femmes afin qu'ils en fassent partie intégrante. Il faut demander à la direction du musée de s'assurer que les œuvres des femmes artistes sont suffisamment présentes.Dernière phrase de Gisela et Renate dans l'avant-propos du catalogue:"Les expositions féminines ne sont pas une indication des souhaits de séparation des femmes, mais une réponse à une politique masculine d'exclusion."

Dernière phrase de Gisela et Renate dans l'avant-propos du catalogue:"Les expositions féminines ne sont pas une indication des souhaits de séparation des femmes, mais une réponse à une politique masculine d'exclusion."

Evelyn Kuwertz, 12 mars 2019 Extrait de texte à l'occasion de la commémoration de GISELA BREITLING - 27.mai 1939 - 12.mars 2018 - au Verborgenes Museum Berlin